De l’urgence politique d’un choix forcé pour les psychanalystes

De l’urgence politique d’un choix forcé pour les psychanalystes
Inma Guignard-Luz

«  Ou bien notre clinique sera ironique, c'est-à-dire fondée sur l’inexistence de l’Autre comme défense contre le réel – ou bien notre clinique ne sera qu’une resucée de la clinique psychiatrique[1]. »

Et, j’en conclus, parce que j’y crois, que si nous, psychanalystes, dans un illusoire bras de fer, nous embarquions dans le bateau de la psychiatrie contemporaine, pour l’obtention du label d’experts titulaires en « Psychothérapeutes du malaise social », nous serions voués à disparaître dans le mal d’époque du grand marché capitaliste : l’Imposture.

Temps I : Jacques Lacan, L’envers de la psychanalyse : antichambre de : « Tout le monde délire ».

En introduisant la logique des « quatre discours », Lacan établissait la distinction entre quatre lieux fixes, et quatre termes mobiles identiques mais qui en se déplaçant de lieu, configurent des discours, donc des liens sociaux, qui ne sont pas équivalents.

Variabilité donc du lien symptomatique qui, plus que dépendre du signifiant refoulé, viendrait à dépendre du lieu variable que peut occuper un signifiant tout seul, à un moment donné, dans son articulation avec d’autres termes ou registres.

Lacan n’a jamais remis en question que l’inconscient soit structuré comme un langage ; toutefois, en ponctuant plus tard le langage comme « une élucubration de savoir sur lalangue[2] », il octroie à toute articulation signifiante S1-S2, une valeur de vérité impossible à vérifier « scientifiquement », qu’il n’hésitera pas à qualifier de délire.

À suivre…

1  Jacques-Alain Miller, « L’énigme et la psychose », La Cause freudienne, N° 23, p. 8.

2  Lacan, J., Le Séminaire, livre XX, Encore, Seuil, Paris, 1975, p. 127.